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les bulles de savon

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9 janvier 2009

La blague de Noël

En période estivale, les églises argentine ont cet avantage d'être des lieux de fraicheur.
Visite donc, dans la petite bourgade de Cafayate, de la grande église qui se dresse sur la place.

...silence et recueillement...

" Oh regarde ! Mais pourquoi ils ont mis des cactus dans la crèche ? "

...

Peut on contrôler un éclat de rire ?
J'ai essayé, ma mère aussi, mais c'était plus fort que nous, plus fort que tout, merci l'écho !
Nous sommes sorties les larmes aux yeux, le ventre plié en deux, les joues rouges et le rire à vif.
Quant à petite vieille qui priait dans l'église, elle n'a pas du apprécier l'humour laïque européen et elle nous a poursuivit dehors, un chapelet de jurons à la bouche.
Un peu plus tard, pour le rendez vous avec le guide devant l'église, on a préféré attendre sur le côté. La vielle se tenait toujours devant les portes, guettant les touristes malveillants. Et nous, on avait un peu honte finalement... Mais la blague de Noël a eu son petit effet : le "cactus" a marqué notre réveillon et a eu le mérite de nous faire rire pour le reste de la journée... du 24 décembre !
J'espère qu'en arrivant à minuit, le petit jésus ne s'est pas piqué les fesses ;-)

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17 décembre 2008

Recibida

 "Ce jour là, Anita avait mis une jolie robe. Elle venait de terminer ses études et allait recevoir son diplôme d’avocate. Elle était magnifique…"

 Dans les romans roses, l’histoire d’Anita pourrait commencer de cette manière là : un grand soleil qui annonce une journée magnifique, une robe qui lui va à ravir, des amis présents et souriants, une famille réunie…etc. etc. etc., on connaît les clichés. Malheureusement pour la jeune demoiselle, les traditions argentines en ce qui concerne les recibidas (comprenez remise des diplômes) ne vont pas vraiment de pair avec les histoires pour petites filles sages...

 Voici donc l’histoire, la vraie, de la recibida d’Anita.

 Ce jour là, Anita avait mis une jolie robe. Elle venait de terminer ses études et allait recevoir son diplôme d’avocate. Elle était magnifique…ce qui ne dura pas.

 Peu après la cérémonie officielle, Anita se rend aux toilettes pour dames, suivie de près par une quinzaine de filles hystériques. Dans ce temple secret, haut lieu de la féminité et de l’élégance ou les femmes se repoudrent le nez et vérifient que le visage offert à la vue est  parfait, Anita enfile un vieux jogging et un tee shirt noir pendant que ses amies arment la bombe de peinture. Quelques minutes plus tard, quand elle sort des toilettes, Anita a les cheveux blancs. Des garçons tout aussi excités que les demoiselles se rendent aux toilettes pour hommes en hurlant, des rasoirs à la main.

 Changement de décors, la petite place située devant la faculté. Des hordes d’étudiants armés de confettis, d’œufs, de peinture, de déchets ou de mélanges que je suppose parfois être du vomi tellement l’odeur est forte s’en donnent à cœur joie sur les diplômés rassemblés au milieu de la place. Des jets de liquide plus que suspects jaillissent de partout. Les vêtements des victimes sont déchirés à coup de ciseaux. Anita est maintenant en sous vêtement, mais dans son malheur elle est plutôt chanceuse: elle porte un tutu rose, c’est une victime fashion Pas très loin, un étudiant protège de ses mains ce qui lui reste de dignité. Mais comme ses efforts sont rassemblés à l’avant, on voit son popotin. Certains "amis" des diplômés, à court de munitions, font avec ce qu’ils trouvent sur le sol…un pigeon mort…des crottes de chien…tout ce qu’ils peuvent trouver de  pire !

 La recibida, rituel jouissif pour certains, moment très désagréable à passer pour les imbéciles qui ont eu l’idée d’aller se faire diplômer en argentine, est une véritable tradition universitaire. Chacun y a droit, sauf les petits joueurs qui cachent à leurs amis la date de remise des diplômes. C’est le moment ou les jeunes argentins se "lâchent" littéralement. Le but, vous l’aurez compris, est de massacrer l’heureux diplômé, de lui faire oublier les centaines d’heures de travail, le stress, les angoisses liées aux études parfois très longues. Pour ce faire, tout est permis. Les mélanges les plus inventifs sont déversés sur le corps bien souvent dénudé de la "victime" dans une ambiance plus que festive. Les garçons ont droit au rasage intégral de leur caboche, voir de leur torse velu; les filles terminent avec des franges plus que suspectes. Et tout ce petit monde finit dans le coffre des voitures pour faire le tour de la ville au son de la cumbia latine.

 Ça peut paraître dégoûtant, absurde, agressif, et pourtant, tous les argentins que j’ai rencontré gardent un excellent souvenir de cette journée de bizutage. Et ils ne s’en priveraient pour rien au monde…

   A voir, les photos de cette après midi un peu spéciale...

17 décembre 2008

Quelques heures...

   Quelques heures encore, quelques heures à peine…

   J’attends, je rêve…Assise au balcon, je contemple nonchalamment les visages. Qui sont ils ? Peut importe. Aujourd’hui je m’en fous. Je ne veux plus de ces visages furtifs, inconnus, de ces regards à peine croisés. Dans quelques heures, je retrouverai les traits de ceux que j’aime. Les yeux, les mains, la peau, les gestes familiers. Les larmes et les sourires de ceux qui m’ont manqués. Dans quelques heures, je lèverai les yeux et ils seront là, là haut, et puis ici, un peu plus loin, à quelques mètres, à côté de moi, dans mes bras. Cinq mois sans eux, sans vous, c’est si peu et c’est beaucoup. Je change, mes cheveux poussent, ma peau brunit, mon espagnol se délie. Je reste la même, maladroite, souriante, un livre à la main. Je vais au parc l’après midi. Je sors tard le soir. Je termine les examens. Je pense à vous. Je découvre l’indépendance, la vraie, celle qui incluse la solitude, les choix, la liberté. J’y goûte et elle me plait. J’aime l’idée du voyage, du sac sur le dos et des rencontres imprévues. J’aime aussi l’avion qui se pose sur le sol d’Argentine, et vos silhouettes qui descendent lentement, et vous, impressionnés, excités, impatients. Noël tous les trois, au bout du monde, dans une bulle éphémère dont nous jouirons quinze jours durant.

   Quelques heures encore, à peine, je suis là, je vous attends, je vous aime…

1 décembre 2008

Hace calor !

   Une des choses qui me met de bonne humeur le matin, c’est de découvrir que les voisins, chers voisins, ont coupé l’eau pour pouvoir brancher leur bombonne. C’est tellement moins cher de couper l’eau chez les autres et de ne pas payer les factures… Et puis si drôle d’imaginer que la demoiselle d’à côté est obligée de se laver en versant l’unique bouteille d’eau du frigo dans une casserole ! Imaginez : vous vous levez un matin de bonne humeur car vous allez retrouvez Choucou, votre prof d’histoire préféré (qui mériterait un chapitre à lui tout seul que je me promets d’écrire un jour…), vous avez les cheveux en pagaille et la mine un peu barbouillée du délicieux vin rouge bu la veille mais pas grave ! Une bonne douche arrangera tout ça ! Malheureusement le robinet refuse de déverser le liquide salvateur… Vous essayez donc tous les robinets de la maison, même le petit bassin pour se laver les pieds (ou les fesses, j’ai jamais bien compris l’utilité de ce truc…), mais…rien. Pas une goutte. Et se priver de douche au saut du lit lorsque dehors il fait déjà plus de 30° disons que ça … énerve pour rester polie. Je redécouvre donc les joies de la « toilette de chat », une expression sans doute très mignonne pour les chats mais détestables pour les humains consuméristes et dépensiers qui ont pris la fâcheuse habitude de se laver tous les jours ! A peine débarbouillée, je dégouline déjà de sueur… que va dire Chouchou ? Heureusement, ici, tout le monde est dans le même état. Une telle température au printemps n’est pas habituelle et les gens se débrouillent comme ils peuvent pour se préserver de la chaleur. Eventails, serviettes éponge, bouteilles d’eau… J’apprécie le plaisir simple d’entrer dans un magasin climatisé et de rester sous le ventilateur ; j’aime aussi les après midi chez le glacier, vautrée dans un canapé à déguster le seul met qui me parait acceptable (d’autant que le serveur ressemble à l’acteur argentin Gael Garcia Bernal…). En attendant, dehors, la chaleur prend ses aises. Elle détruit les choucroutes brushinguées, les maquillages ostentatoires, plaque les chemises et les chemisiers. Elle règne sur la ville en maîtresse absolue, diabolique, impitoyable. Et me ferait presque regretter le froid et la pluie de ma chère Bretagne !  Dans les boutiques, les décorations de noël cohabitent avec les maillots de bains et serviettes de plage ; les publicités ventent les mérites des stations balnéaires ; le week-end ceux qui le peuvent quittent la ville pour aller s’aérer sur la côte argentine. Et moi, dans cette fournaise, je pense à ces êtres chers et délicats qui ne traverseront pas l’atlantique pour les vacances faute de pouvoir résister à la chaleur ennemie… Comment vais-je pouvoir fêter noël sans eux, attendus, désirés, rêvés onze mois durant ? Chers chocolats de noël… je vous attendrai jusqu’à l’année prochaine !

18 novembre 2008

Gratouillis nocturnes...

   J’ai d’abord pensé à une méchanceté chronique qui compenserait un physique ingrat. Puis je me suis dit que peut être, dans le micromonde des insectes, les moustiques étaient les bombes des podiums… Une hypothétique vengeance alors ? Dans des temps très anciens, hommes et moustiques se livraient à une guerre sans fin et, lorsque les bipèdes ont terrassé les mandibules, les bestioles honteuses et déshonorées ont juré de se venger et de revenir sur terre hanter les nuits de pleine lune… Les nuits de pleine lune et pas que !!!

 Depuis l’arrivée du printemps, je subis très (trop !) régulièrement les attaques incessantes des dards avides de sang. Le jour comme la nuit, les voraces n’ont aucune pitié, ne prennent aucun repos. Les stigmates de leurs victoires s’entassent sur mes pauvres chairs à vif. Pieds, cuisses, bras, fesses, aucune place n’est oubliée ! Ce qui donne lieu à des concours peu communs de piqûres les plus atypiques. Avec mon doublet sur la fesse droite (les petits vicieux !) et un joli bouton sur le petit orteil, je suis plutôt bien placée dans le classement. Mon amie Célia s’est elle aussi habilement qualifiée avec un triplet sur le talon gauche. Mais ces compétitions olympiques ne m’apportent pas la réponse à la question cruciale qui me démange depuis quelques semaines : pourquoi les moustiques sont ils si méchants ???

 

 En espérant des jours meilleurs, j’attends vos propositions et suis aussi preneuse de tout remède de grand-mère à base de crème de banane, absorption de  whiskey chaque septième jour du mois ou prières chamaniques pour faire fuir les envahisseurs qui me pourrissent la vie !

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16 octobre 2008

La condition piétonne

 Un matin dernier, j’ai décidé de tenter ma chance et de titiller un peu l’aventure... J’ai pris un nouveau bus.

 

 Ja et double ja ( c’est comme ça qu’on rigole ici ), j’entends déjà les rires moqueurs… Point n’en faut pour me décourager, ce matin je suis tout sourire et j’irai jusqu’au bout de ma petite histoire ! Je grimpe donc dans mon nouveau bus 275 et demande au chauffeur de mon accent le plus latino « Hola, le bus va bien jusqu’à la Facultad Humanidades ?  » Et là, le type me regarde de son regard le plus vide, prend quelques secondes de réflexion et me répond : «  Je sais pas. » … Solitude quand tu nous tient… Je me sens un peu bête de l‘avoir dérangé ce bougre, c’est vrai quoi, il était tranquille, en train de conduire son bus, et moi je débarque sans crier gare avec mes questions hautement intellectuelles… Où va le bus … c’est un truc à demander à un chauffeur ça ?! Non parbleu !

 

 Puisque le bus ne me réussit pas, je décide d’essayer le taxi. Un taxi c’est bien, on donne une adresse, on pose ses fesses sur la banquette arrière, on met sa ceinture et on admire le paysage. On met sa ceinture, on met…sa…mais elle est où celle là ? Je cherche, cherche encore et finit par demander d’une petite voix « Disculpo, mais où est la ceinture s’il vous plait ? » JaJa et triple ja, le chauffeur se marre et me regarde par-dessus le rétro. « Vous êtes pas d’ici vous ? » Euh… ça se voit autant ? Pas le temps de philosopher sur ma condition étrangère car le gars enchaîne sans crier gare : «  Et vous êtes d’où alors ? Ah de France ! Mais qu’est ce que vous faites ici alors, en Argentine ? Et ça vous plait ? Et vous vivez avec qui ? Ah, d’autres étrangers ! Mais vous êtes venues toute seule, vous avez pas trop peur ? Parce qu’ici vous savez il faut faire attention, moi par exemple je laisserais pas ma fille sortir toute seule le soir ! Elle a votre âge, elle fait des études de… » A ce stade là je décroche. Je suppose la suite être un portrait généalogique de ses antécédents et descendants familiaux mais je n’en suis pas très sûre car trop occupée à m’accrocher à la portière et à regarder la route… Mais comment il fait lui pour enchaîner les queues de poisson comme ça tout en me racontant sa vie et en répondant au téléphone ??? ( Je vous jure que si, les chauffeurs de taxi écrivent des textos en conduisant !!! ) Je m’accroche de plus en plus à cette foutue portière en me disant que bon, c’est son métier, il a de la bouteille comme on dit ( pas trop pleine j’espère… ) et que ce genre de course poursuite sur les pavés il doit faire ça depuis des années… 

 

 Finalement, je décide de terminer à pied. A pied c’est encore le plus sûr. Que je croyais. A part les embouteillages de poussettes sur les trottoirs, je risque rien, non ?! Ja, Ja et re Ja ! C’est sans compter sur mon sens de l’équilibre plus que précaire ! Les trottoirs de l’Argentine ressemblent à un champ dévasté par des taupes vengeresses ! Pavés, plus de pavés, re pavés, ah ! un trou !, pavés en petite colline, oh ! un cadeau du chien ! Je passe mon temps à regarder mes pieds et finis par rentrer dans une poussette ! F*** ( oui, ici j’aime bien jurer en anglais, ça fait « cosmopolite » ) Et puis vient l’épreuve de tous les dangers, celle où l’on s’aperçoit que le statut de piéton est sans doute le plus délicat, le moment de cruzar la calle , ou plus trivialement, de traverser la rue… Je suis sur un énorme rond point, sans passage clouté, sans feux pour les voitures, sans chien d’aveugle pour me tendre la patte. J’ose une pointe de pied, un talon, me lance et… arrrg ! Remonte en vitesse sur mon îlot en béton ! Les voitures déboulent à toute vitesse sur la route, sans se préoccuper de savoir si la demoiselle au milieu de ce joyeux bordel va réussir à rejoindre l’autre rive sans laisser un peu d’elle-même sur le pare choc. Ici, le conducteur est roi. Je me rappelle le conseil d’un ami à mon arrivée « Ici, celui qui a la priorité, c’est celui qui va le plus vite. » Evaluant mentalement mes chances de stopper l’engin à moteur avec mes deux petits bras, genre superman, je préfère laisser la place aux voitures et attendre. Cinq minutes. Six. Sept. Huit…

 

 Malgré ces mésaventures déambulatoires, je rassure tout le monde… Je suis toujours entière et même prête à risquer vers d’autres locomotives inédites ! Char à voile, bicyclette ou triple cheval… la suite, bientôt !!!

16 septembre 2008

Du pays où l'eau coule à l'envers...

Un mois aujourd’hui…

Un an de plus aussi…

Argentine, ciel inconnu, perdue dans ces rues sans noms, suites de numéros sans fin … calle 12, n. 1960 entre 72 y 73, 1900 La Plata. *

 

D’abord les valises, enfin non, les valises c’était au dernier moment, juste avant le départ, comme d’habitude… Ma vie dans deux grands sacs, difficile de choisir les chaussures, prendre quelques livres en français pour me tenir compagnie, Mouton évidemment, mes grandes chaussettes ( pas d’été avant septembre, on dirait que quelqu’un m’a volé une saison…) et puis tout le reste qui pèse lourd à l’aéroport. Mais pas autant que les adieux.

L’avion, qui avait dit que je perdrais ma valise ? C’est chose faite ! Partie en vacances à Santiago du Chili avec l’avion qui a décollé sans nous ( le surbooking où comment entuber les voyageurs…), je ne la retrouverai que quelques jours plus tard. En attendant, pour moi et mes compagnons de voyage Antoine et Cyrille, course dans l’aéroport pour trouver un autre vol…

Arrivée à Buenos Aires, surprise, pas de valise ! Premiers pas sur une terre inconnue, les yeux grands ouverts, mais où suis-je ??? Le bruit, les voitures, les odeurs de viande grillée, les vendeurs à la sauvette, la fatigue et puis le restaurant, enfin… Premier asado, découverte des vins argentins (bebida gratis… votre imagination fera le reste du chemin !) et photo avec le serveur rebaptisé Pedro par nos soins.

Appartement de Benoît, le français qui m’héberge, j’ai dormi 12h avant d’ouvrir les yeux dans une chambre qui n’est pas la mienne. Pas le temps de tergiverser, petit déjeuner sur la terrasse, s’ensuivent trois jours de visite dans la capitale  « la plus européenne » d’Amérique Latine… Tout est pareil mais tout est différent. Les costumes cravate se baladent dans les rues à côté de cartoneros, pas de pavés sur les trottoirs mais des drapeaux argentins partout, fierté du pays. Buenos Aires, ciudad mesclada. La ville dévore les hommes, attire les regards et les convoitises, offre sans regarder à ceux qui tendent la main le luxe et la misère.

 

Dimanche pluvieux, départ pour la Plata, ma ville universitaire. Il fait froid, gris, et triste… Après un dimanche dans une chambre sans chauffage je rejoins les garçons qui partent dans le nord. Découverte du car argentin, semi cama / cama ? Là où il y a de la place car les transports sont bondés ! Vacances d’hiver pour moi, soleil d’été pour vous… Voyager est synonyme de patience, le pays est grand et ici chacun prend son temps. Une nuit en car, pour une fois je ne m’endors pas sur ma voisine. Nous arrivons à Cordoba, agréable ville du nord, agitée par les manifestations des travailleurs qui réclament une retraite décente. « La gauche caviar » traverse le monde …

Auberge de jeunesse, visite de l’église jésuite classée au patrimoine mondiale, pizza (la énième depuis mon arrivée…) et le lendemain Alta Gracia. Avez-vous déjà vu le Che en maillot de bain ??? La maison de famille est devenue un temple touristique, entre culotte courte et treillis militaire, les secrets disparaissent.

Le bus, de nouveau, et Salta la Linda est là, devant nous. Le soleil du nord pour nous réchauffer, les montagnes, le sourire, enfin. Dans l’auberge, je rencontre des français et reste avec eux quelques jours pendant que les garçons descendent plus au sud. Quel bonheur d’entendre parler sa langue maternelle ! Je n’imaginais pas l’effort et la fatigue que demanderait le passage d’une langue à une autre.

A Salta, ballade à cheval dans les montagne, plaisir véritable ! Le calme, le vent, la nature, l’excitation de la vitesse, l’envie de se faire peur. Le lendemain, virée dans le nord à Pumamarca, petit village près des Andes où nous découvrons la montagne aux 7 couleurs les lacs de sel. Inimaginable. Une mer blanche, dure, sèche s’étend loin vers l’horizon. 

Mais il est temps de rentrer, d’avaler les kilomètres et les 22heures de car pour retourner à La Plata…

 

Mauvaise surprise, le froid est toujours là. Et la fac ne commence que dans une semaine (et puis une autre …). La maison de Sebastian ne me plait pas beaucoup, je ne m’y sens pas chez moi. Je (re)découvre l’angoisse, la peur, les crises de larmes, cette boule au fond de l’estomac qui ne veux pas s’en aller. Sebastian travaille et je suis seule. Un nouveau colloc arrive, avec lui ça ne va pas. Et puis au bout de quelques jours, je fais une allergie aux chats et aux cons alors je m’en vais, rapidement. Pas la peine d’insister.

Antoine et Cyrille m’accueillent dans leur maison pour quelques jours. Nous sommes 8, puis 10, puis 13… ! La maison est pleine de français qui cherchent refuge, ici des vêtements sales, là quatre matelas, des brosses à dents dans la salle de bain, une soirée crêpes (Bretagne oblige, les français sont tous bretons !), la chaleur des uns et des autres… «  La casa de Fanny », un vrai bonheur ! Mais pas possible de rester vivre ici car il y a trop de monde et on se marche vite sur les pieds. Je rencontre Hannah, une allemande qui cherche une chambre, puis Joao et Raphael qui cherchent des colocataires… Et pourquoi pas ?

Le temps d’un weekend à Buenos Aires chez Benoît pour mon anniversaire, une soirée à Senor Tango éblouissante, des ballades à la Boca, San thelmo et Tigre ( des noms, rien que des noms pour aiguiser votre curiosité !) et je rentre à la Plata faire ma valise une troisième fois. Basta ! Cette fois j’y suis j’y reste !

 

Et me voilà, dans mon lit, prête pour une deuxième nuit dans une casa qui est déjà la mienne… je me sens bien, je suis calme, souriante. Les brésiliens sont adorables, Hannah est une excellente compagne de chambre. Mon gâteau au chocolat a fait des miracles hier soir, je suis acceptée ! Je sens que la vie va être belle ici. Déjà un mois, le plus dur est fait, le reste est là, devant moi. Asados, cerveza, dulce de leche, tango, intercambio, mate, seminario latinoamericano, noche argentina, tant de saveurs, d’images, de rêves qui aparaissent, de mots nouveaux qui glissent et puis s’installent sans un bruit. Je sais ce qu’est un colchon, je ne retiens pas l’expression se brosser les dents, le conducteur de taxi me raconte ses histoires de famille…

 

Et malgré l’eau qui coule à l’envers, le vent du bout du monde vous apporte mes histoires, mes sourires, mes surprises, et cette mélancolie particulière qui prend les étudiants étrangers certains soirs…

 

Besos muchos a todos *****

Marie Charlotte 20 août 2008

 

 

 

* pour les plumes désireuses, gribouilles et élucubrations peuvent être envoyées à cette adresse…

16 septembre 2008

Invitation

Les rêves en équilibre
Sur les ailes de l'avion
Paris - Buenos Aires
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P1000276 

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